Paroles de D'un amant parlant à une porte

Les Octaves
D’UN AMANT À UNE PORTE
Poème de Jean Passerat (1534 - 1602) - adaptation Bernard Guyot
Musique Jean-Claude Bramly
L’oiseau crêté déjà le jour salue
Et moi j’attends au milieu de la rue
Devant un portail hautain, étendu
J’ai trop longtemps mon bonheur attendu
Gonds et verrous, et toi, Porte fermée
Permettez-moi de voir ma bien aimée
De maintes fleurs, j’ai la place semée
En ton honneur, et je t’ai parfumée
De bonne odeur : j’ai baisé ton loquet
Y attachant tous les soirs un bouquet
Tu as reçu le matin des aubades
Lais, virelais, et chansons et ballades
J’ai repassé cent et cent fois le jour
Par devant toi pour te faire la cour
J’ai trembloté, j’ai martelé des dents
En plein hiver, pensant entrer dedans
Témoins en sont les Astres et la Lune
Qui ont souvent pitié de ma fortune
Vois comme il pleut : ton portillon ouvert
Au pauvre amant le mettrait à couvert
Si tu ne veux, atteinte de pitié
T’ouvrir du tout, ouvre toi à moitié
Ou deux fois moins, je trouverai passage
Amour m’a fait si maigre à cet usage
Porte cruelle et quasi aussi dure
Que celle-là pour qui la mort j’endure
A tout le moins que ma voix trouve place
Par quelque fente, ou petite crevasse
Tant qu’elle puisse à Madame venir
Pour de mes maux lui faire souvenir
Ha ! J’ai espoir de meilleure aventure !
On approche, on touche à la ferrure
Je suis trompé : l’huis ainsi que devant
Demeure clos : c’était le bruit du vent
Qui, avec lui, ce bel espoir emporte
Adieu l’espoir, et au diable la Porte.
InterprèteLes Octaves
LabelBLV
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