Paroles de Dérives

Lény Escudéro
Titre: DERIVES
Artis: Leny Escudero
Parol: Leny Escudero
Musiq: Leny Escudero
Annee: 1984
J'ai raconté des histoires
Je les ai données aux gens
Elles criaient dans ma mémoire
Elles crient plus fort maintenant
J'ai raconté des histoires
Qui avaient plus de mille ans
Elles criaient dans la nuit noire
Tu n'es pas mort Jonathan
Ils sont autour de nous
Et ça colle et ça poisse
Ils sont autour de nous
A fabriquer l'angoisse
Mourir encore de peur
Et les murs qui s'éloignent
Il n'y a pas de fleurs
A la foire d'empoigne
Et puis des inconnus
Qui crient que c'est la fête
Et qui dansent tout nu
Sans musique et sans tête
Et qui disent pourtant
Viens où l'on va disparaître
Et puis qui font semblant
De ne rien reconnaître
J'ai raconté des histoires
Je les ai données aux gens
Elles criaient dans ma mémoire
Elles crient plus fort maintenant
J'ai raconté des histoires
Qui criaient dans la nuit noire
Elles avaient plus de mille ans
Tu n'es pas mort Jonathan
Je la voulais coûte que coûte
Tant pis le reste la rue les nuits
Et n'aimant qu'elle les aimer toutes
Tant pis la dingue les insomnies
Tu n'étais pas couleur d'hier
Comme on s'en souvient
Triste pour aujourd'hui
D'amour pour demain
Tu n'avais pas les ongles peints
Ni en vert ni en rouge carmin
Tu n'avais pas les ongles peints
Tu avais juste les yeux bleus
Pour me mentir un peu
Un défi à la rognure du temps
A la voracité de la terre
Je dois dire que tu étais tout en même temps
Si un jour je meurs même si c'est un peu
Je voudrais que ça soit par le feu
Au-dessus de la mer
Et je ferai le tour du monde
Et je te chercherai
Et quand je te retrouverai
Sur la plus lointaine plage
Sur ton ventre chaque vague ce sera moi
Et chaque vague effacera de ta mémoire
Que je suis déjà venu
Pour revenir encore et encore
Me regarder dans tes yeux
Aussi souvent que la mort
Qui t'as fait charité de Dieu.
J'en ai raconté des histoires
Elles criaient dans ma mémoire
Elles avaient plus de mille ans
Elles crient plus fort maintenant
J'ai raconté des histoires
Je les ai données aux gens
Elles criaient dans la nuit noire
Tu n'es pas mort Jonathan
Lorsque passent les cigognes
Dans un ciel couleur de feu
Et vont vers d'autres besognes
Comme pour mourir un peu
Quand au sortir de l'enfance
On ne se souvient de rien
Ni de la dernière chance
Ni de son premier chagrin
Quand on renie l'existence
Pour le prix de nos je t'aime
Quand j'ai perdu l'innocence
Moi j'ai perdu le golem
Je sais il y a des fois
Tu me montres du doigt
En disant "faut qu'il perde"
Mais malgré tout cela
Je suis sûr il y a des fois
Toi aussi tu t'emmerdes
Moi ce n'est pas toujours
Que j'ai le mal d'amour
Mais il faut le dire presque
Si tu veux revenir
Il te faudra tenir
Pour terminer ta fresque
Qui s'en apercevra
Il fait nuit déjà
Mais on ne le sent pas
Pas encore
J'ai raconté des histoires
Je les ai données aux gens
Elles criaient dans ma mémoire
Elles crient plus fort maintenant
J'ai raconté des histoires
Qui avaient plus de mille ans
Elles criaient dans la nuit noire
Tu n'es pas mort Jonathan
L'hiver est venu frapper à ma porte
Je n'avais jamais vu d'hiver de la sorte
Habillé en mois d'août
Aux couleurs primevère
Oui mais tout en dessous
C'était toujours l'hiver
Il ressemblait à un de ces jouets merveilleux
Qui fonctionnent à l'aide de pile
Parfois on ne trouve pas le petit interrupteur
Et le jouet meurt sans avoir donné
Il parcourait la vie en cherchant quelqu'un
Qui l'aimerait toujours
- Toi, toi tu m'aimeras toujours ?
- Oui mais dans ses yeux il y avait des rêves
Et toi tu m'aimeras toujours
- Oui mais dans ses yeux il y avait des rides
Il savait qu'il faisait une fugue
Il le savait quand elle lui dit
- Tu me crois quand je te dis que c'est pour toujours ?
Dis tu me crois ?
- Oui je te crois qu'il disait
Je te crois pour toujours
- Alors viens lui dit-elle rentrons chez nous
Il s'affaissa lentement
Son corps se courba
Jusqu'à ce que son menton touche ses genoux
Il plia ses bras joints
Ses poings fermés contre sa bouche
Puis tout doucement il toucha le sol
Il resta ainsi recroquevillé
Qu'on aurait dit qu'il était en train de naître
Si c'est la vie où le hasard
Ou tous les deux sur le contrat
Cet escalier pour nulle part
Et moi qui fais mon premier pas
Je voudrais voir les neiges de l'Alaska
Et en même temps je regretterai
Le soleil sur le Kilimandjaro
J'aurai voulu te connaître quand tu étais gosse
Mais aujourd'hui je regretterais
De n'avoir rien à te raconter de mon enfance
Que tu ne saurais déjà
- J'ai soif j'ai soif
- Dis-moi que veux-tu boire
De quoi as-tu envie ?
- Je veux boire la vie
Oublier ma mémoire
- Mais où est-elle la vie
Celle que tu demandes ?
- Elle est dedans ton ventre
Au chaud du premier nid
Quand j'étais au néant
Je criais éperdu
Je criais "je veux vivre!"
L'amour m'a entendu
Car l'amour c'est la vie
Et la vie c'est l'amour
Et longtemps et toujours
Et toujours et encore
L'amour fait oublier la mort.
J'ai raconté des histoires
Qui criaient dans ma mémoire
Je les ai données aux gens
Elles crient plus fort maintenant
J'ai raconté des histoires
Qui hurlaient dans la nuit noire
Elles avaient plus de mille ans
Tu n'es pas mort Jonathan
InterprèteLény Escudéro
LabelBLV
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