Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres, du cœur et des bras
Et tous les deux disaient "qu'elle
Vive et qui vivra verra"
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison, lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur, même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Même si ta beauté m'émeut encore
Même si ça ne demande aucun effort
Même si tu fais partie du décor, même si j'avais le diable au corps
Même si j'avais du temps à perdre
Même si tu passais en courant d'air
Même si c'était pour la vie entière
Même si tu étais ma seule attache
Même si, dans ta vie, je faisais tâche
Puisque tu caches si bien ton jeu.
Même si j'avais déjà connu le pire, même s'il fallait varier les plaisirs
Même, même si je dois en dépérir
Sache que j'aurais deux mots à te dire.
Le premier fâche, l'autre fait fuir.
Même si tu m'avais donné des ailes, même si tu faisais des étincelles
Même si tu donnais de tes nouvelles, même si tu m'offrais des anémones
Même si j'aimais les soirs d'automne.
Même si tu devais encore attendre
Même si tu devais tout me reprendre
Même si c'est à laisser ou à prendre
Même, même si je dois garder la chambre
Puisque j'ai tant de temps à perdre.
Même si je dois passer tout l'hiver
Même dans de longs frimas délétères
Même si je n'ai plus aucune attache
Même si tu es le dernier des lâches
Puisque tu sais me rendre heureuse.
<b>Written by:</b>
Benjamin Biolay, Gérard Jouannest